Sainte Russie : I) Terre russe : le paysage en peinture et en littérature de Galina Tchourak

Tolstoï, Guerre et paix : « il n’y avait rien au-dessus de sa tête, sinon le ciel-un ciel haut, sans éclat, mais tout de même, d’une hauteur incommensurable et dans lequel flottaient doucement des nuages gris. Comment avais-je pu ne pas remarquer ce ciel si haut ? Quel bonheur de le découvrir enfin. Oui ! Tout est vide tout est mensonge, hormis ce ciel sans fin. Rie, rien n’existe que lui. Et même lui n’existe pas, il n’y a que le silence, le calme. Et Dieu merci »

La peinture russe offre un étonnant parallèle à cette image. Parmi les études préparatoires au tableau du Grand Alexandre A. IVANOV, l’apparition du Christ au peuple, il en est une, la branche, qui par sa simplicité et sa puissance artistique rappelle l’universalité de la prose de Tolstoï

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Cette étude de paysages ne compte qu’une branche d’arbre, qui se découpe sur le ciel et un horizon lointain de montagnes. Mais cette image renferme tout un système de l’univers. Dans cette capacité à dire beaucoup à partir de peu transparaît toute la force de la poésie véritable et du talent. La grandeur sereine et la noble puissance de la nature sont révélées au contact d’un tel paysage. Il peut, tel un hiéroglyphe, induire chez celui dont l’âme est ouverte à ce genre de mystère, une multitude d’association. La peinture de paysage est un des apports marquants de l’art russe. Le paysage a finalement prouvé avec éclat l’originalité de l’école russe, il est donc naturel que tant de paysagistes soient au nombre de ceux qui ont fait la gloire de l’art russe.

 

En Russie, la peinture de paysage est particulièrement proche de la littérature et de la poésie : dans l’une comme l’autre, l’âme russe si subtilement en contact avec la nature et encline à la contemplation trouve à s’exprimer pleinement.

Au XVIII= Le paysage est en bas de l’échelle dans la hiérarchie des genres mais vers la seconde moitié du XIX°, il est dans toute sa plénitude, lieu par excellence où s’exprimait la vie spirituelle de la société. A travers leurs paysages les peintres méditaient sur la mission de la Russie, le destin de son peuple.

Le XIX°  est le siècle de la littérature en Russie : capacité de la littérature à montrer la vie dans sa complexité, saisir les caractères, exprimer les problèmes de l’époque. La peinture suivit l’exemple. Les artistes des années 1860 donnaient souvent priorité au sujet et à la narration.

Il serait hasardeux d’établir aussi franc parallèle entre le paysage et la littérature, même si globalement l’influence de la littérature, du verbe poétique, fut énorme sur la peinture.

Critique littéraire et journaliste  Vissarion G Belinsky : dans ses articles consacrés à l’art de Pouchkine dans les années 1840 souligne pour la première fois la question de la nature russe, objet désormais digne d’intérêt et de représentation artistique

Grâce à Pouchkine : « ce qui semblait trivial aux poètes qui l’avaient précédé semblait à Pouchkine plein de noblesse ; ce qui était pour eux prosaïque était pour lui poésie »

Gogol : « les œuvres de Pouchkine, dans lesquelles palpite la nature russe, sont aussi placides et sereines que l’est la nature russe elle-même ; elles peuvent être parfaitement comprises de celui qui porte dans son âme les purs éléments russes, de celui dont la Russie est le pays natal (…) Plus le sujet est ordinaire, plus grand doit être le poète pour en faire jaillir l’extraordinaire et pour que cet extraordinaire soit, cependant, la pure vérité »

Sa poésie et sa prose investissent le cycle mouvant des saisons. Il introduit dans la conscience nationale : l’automne russe, à la fois « flétrissement somptueux de la nature » aux « charmes discrets», « Ravissement de l’œil » et « temps de lassitude ». L’image poétique sublime et la prose terre à terre des détails quotidiens forment un tout. le début du XIX° marque l’ essor du verbe poétique dans la littérature russe.

Viazemsky : « la Russie–quasi éternité sur terre ! »

Lermontov : idée de patrie teintée de drame et d’amour pour la triste, pauvre terre russe

Tiouttchev : poésie du sentiment et de l’idée fait de l’union avec la nature la béatitude suprême de l’homme. Pour lui la nature est pourvue d’une âme « en elle, il y a l’âme, il y a la liberté, il y a l’amour, il y a la langue. »

Premier peintre à aborder la nature russe : Venetsianov. C’est un contemporain de Pouchkine. Ses tableaux combinent harmonieusement la scène de genre et le paysage, inscrivant la forme dans un système artistique achevé et bien structuré

Le peintre semble présenter par fragments le cycle des saisons auquel sont liés les événements les plus importants de la vie paysanne-semailles, moissons, récolte. Comme Pouchkine, Venetsianov et ses élèves sont capables de « rendre poétique les éléments les plus prosaïques»

Dans les années 1850-1860 émerge une génération de paysagistes aux idéaux nouveaux. La vision idyllique du monde appartient désormais au passé. La nature russe, les thèmes proches de la vie populaire, les souffrances du peuple et sa conception de la beauté deviennent le thème central de la peinture de paysage.

Intérêt pour la vie des humbles est général en Russie et il a de l’importance dans ce processus dicté par les évènements tumultueux de la vie sociale et politique, par l’état de la pensée esthétique, par la critique d’art, par la littérature et la poésie russe. C’est ce que ressent cette nouvelle génération de paysagistes. A la suite de la littérature et en même temps qu’elle, les peintres commencent à saisir la beauté des paysages ordinaires où se déroule la vie quotidienne des humains. « Je l’aime cette nature monotone de la terre russe, je ne l’aime pas pour elle-même, mais pour l’homme qu’elle a formé en son sein et qu’elle explique » Mikhail E. Saltykov-Chtchedrine

Le caractère national du paysage est intimement lié aux idées démocratiques qui animent l’art de cette époque. On retrouvait dans le paysage une image de la terre natale parce que l’on apprenait à connaître mieux la vie du peuple. La littérature des années 1850-60  offre des images de la nature russe remarquable par leur expressivité politique et leur ampleur.

La prose de Serguei Aksakov, par son rythme indolent et son caractère descriptif, donne une intonation toute particulière à la compréhension de la nature. Pour Tourgueniev : Aksakov regarde la nature « d’un œil clair simple et confiant »

La sienne, fait d’elle une succession de descriptions précises et extrêmement poétiques, la nature y devient accessible à l’homme par tout son être : « l’imagination plane et voltige comme un oiseau et tout se meut et s’immobilise de façon si nette sous ses yeux. Le cœur tantôt frémit, se met à battre, s’élance avec passion, tantôt s’abîme sans retour dans le souvenir. Toute sa vie se déploie avec facilité et rapidité (… ) l’homme domine tous les sens, toutes ses forces, toute son âme »

Savrassov : crée des paysages d’un lyrisme délicat et ne fait qu’un avec le sentiment de la nature il creuse également le thème national dans le paysage russe. L’une des principales caractéristiques du paysage russe est son immensité.

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Savrassov : Lever du jour sur la steppe

Représente ces étendues de plaines sans rien de décoratif ni de pittoresque. Il sait capter les très subtils changements de la lumière plus dense au premier plan, plus dilué à l’horizon jusqu’à n’être plus, semble-t-il, qu’une petite fumée transparente. Son œuvre chante la beauté et la poésie du motif ordinaire quel qu’il soit.

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Les freux sont revenus : la plus connue de l’artiste mais aussi la vraie clé du paysage russe de la seconde moitié du XIXe siècle. Toutes les qualités du paysage lyrico-poétique de cette époque sont réunies dans ce tableau

Benois : « C’est un tableau merveilleux aussi poétique, mélancolique et joyeux toute à la fois, aussi vraiment printanier, que l’ouverture de Snegoroutchka de Rimsky »

On nota, en plus du pinceau très subtil, la sensibilité musicale et lyrique de l’artiste, qualité qui révélait un esprit élevé : « Notre pauvre nature russe a un charme touchant pas particulièrement sensible à notre cœur » Il ajoute rien n’a « évincé de ma mémoire les vues de nos villages »Herzen dans son exil

 

Chichkine : représente la nature dans sa permanence, et l’envergure épique de ses espaces. Il est persuadé que ce qui était grandiose dans l’imagination du peintre pouvait être extérieurement très simple. Il se montre élève scrupuleux de la nature, appliqué à atteindre une ressemblance parfaite avec son modèle

Les fondements de sa méthode artistique sont à mettre en résonance avec le développement du positivisme scientifique et précise du monde qui régnait à cette époque et qui étaient proches des méthodes du naturaliste scientifique. Ce rapport au modèle ne fut qu’une étape dans le parcours créatif du peintre. Parti d’une connaissance analytique de la nature, l’artiste en vient rapidement à une représentation globale et achevée de celle-ci.

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Midi aux environs de Moscou (1869). Cette toile joint une généralisation poétique à l’idée que l’artiste se fait de la beauté de sa terre natale. Le thème du pays natal devient alors le thème majeur de l’œuvre de Chichkine. C’est ce thème qui est au centre du tableau le seigle ou les pins majestueux comme « les colonnes d’un portique » confèrent une beauté solennelle à cette vue rustique.

Horizon bas, espace librement déployé, ciel haut, routes menant dans le lointain : tout y est lié à l’idée de la largesse de la nature russe, de son immensité, de sa puissance.

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Le motif de la route est un des plus répandu dans la peinture russe. Chacun le perçoit sa manière. Colère et de tristesse de mélancolie il peut susciter des réflexions philosophiques sur le destin de l’homme, du pays // le tableau d’Isaac Levitan Vladimirka

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Trempé par une averse d’été comme dans Chemin de traverse de Savrassov, il peut , Dans le contexte général du paysage, on est ravi par la beauté de la peinture et de la nature elle-même. Le motif de la route peut aussi s’inscrire dans un autre contenu et symboliser la souffrance humaine et la patience populaire.

 

L’accompagnement du défunt (1865) et le dernier estaminet du poste (1868) de Perov

Paysages de Kouindji La trace de Tchoumar à Marioupol, La campagne oubliée

Le même motif parcours d’ailleurs des chansons populaires russes où les routes et les chemins sont les symboles de la vie et du destin des hommes.Les tableaux où la route est devenue le thème principal ressemble à ces chansons populaires, et ils pénètrent profondément l’âme et lie l’homme à la nature

Tourguenev : dans les chanteurs : « il chantait et nous nous sentions tous pénétrés de douceur et d’angoisse (…) il chantait et à chaque son de sa voix quelque chose de familier et d’extraordinairement large soufflait sur nous, comme si la large steppe se déployait devant vous, ouvrant toute choses sur un lointain infini »

Dans les âmes mortes, Gogol donne une vision géniale de troïka lancée à toute bride, qu’il élève jusqu’au symbole : « on dirait qu’une force inconnue vous a pris sur son aile. On vole, et tout vole en même temps : les bornes, les marchands que l’on rencontre assis sur les rebords de leur chariot, la forêt des deux côtés, ces sombres rangées de sapins et de pins, le fracas des haches et le croassement des corbeaux ; la route entière vole et se perd dans le lointain. Il y a quelque chose d’effrayant dans ces rapides apparitions où les objets n’ont pas le temps de se fixer ; le ciel, les légers nuages et la lune qui passe à travers paraissant seuls immobiles. »

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Le Moulin abandonnée, Vassiliev : associations presque imperceptibles avec les récits de Gogol. Le Réel et le romantique se fondent en un seul rêve poétique. Les frontières entre la réalité, le rêve et l’imagination s’effacent.

Par son mystérieux silence, la froideur gris émeraude de son coloris, sa peinture rappelle les descriptions que fait Gogol de la nuit enchanté de mai avec son « étang arrêté », son brouillard argenté, la « fine poussière d’argent que répand la lune sur la terre endormie »

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Les paysages de Vassiliev : teintées parfois des mystères est retenue, recèle parfois de dramatique conflit, comme le Marais dans la forêt. L’automne y préfigure les innovations à la génération suivante de Kouindji.

 

Aucun de ses tableaux n’a opposé dramatiquement l’homme aux éléments ; K attire impérieusement le spectateur dans l’espace de ses paysages, l’obligeant à ressentir presque physiquement le ciel haut sur sa tête et la plaine comme à vol d’oiseau. Il choisit pour ses compositions un point de vue élevé, je te la pose de grandes surfaces de couleurs, se refuse à la représentation détaillée du monde des objets.

Nord -Steppe- le matin sur le Dniepr- La nuit sur le Dniepr

 

Cette toile incarne avec audace et même insolence, un idéal élevé, harmonieux, de la nature. Un idéal vers lequel l’artiste s’est frayé un chemin grâce à ses prédécesseurs et à la littérature.

Gogol, dans une vengeance terrible : « Le Dniepr est une merveille par temps calme quand, harmonieux et libre, il file entre forêts et montagnes, tout empli de ses eaux (…) une merveille aussi par une chaude nuit d’été, lorsque toute chose s’endort, et l’homme, et la bête, et l’oiseau ; Dieu seul alors illumine majestueusement le ciel, et majestueusement secoue sa chasuble. Il en sort des étoiles. Les étoiles brillent, scintillent sur le monde et toutes ensembles se livrent au Dniepr»

Il y a des règles communes de perception de la réalité, une compréhension de l’essence de la nature, de son importance dans la vie de l’homme et de toute une nation qui rendent proches les sensibilités littéraire et picturale

La nature c’est elle qui avec le cycle immuable des saisons, détermine pour l’essentiel le cours de la vie, et qui modèle la vision particulière que l’on a du monde

La culture des demeures de campagne et labours au XVIIIe siècle subit à partir des années 1850 d’importants changements : au grand domaine de la noblesse se substituent de modestes propriétés appartenant au milieu artistique russe.

Spasskoïe-loutovinovo : fut pour Tourguenev source d’innombrables impressions. C’est dans ce domaine que se déroulent les mémoires d’un chasseur.

Ce domaine se transforma en une sorte de foyer littéraire et artistique qui finit par donner une autre idée de la culture et influença artistes et gens de lettres dans la perception qu’ils avaient du monde

Années 1870 : paysages de Polenov : Comme petite cour à Moscou-le jardin de grand-mère -l’étang envahi d’herbe

Les contemporains y perçurent immédiatement l’atmosphère d’intimité des motifs à la Tourguenev, qui, avant tout créait une « atmosphère». Ils les comparèrent à des « élégies poétiques ». Polenov était un tenant de cette culture de la petite noblesse et ses mi-paysages, mi-scènes de genre conjuguait souvenirs de famille et impressions de la vie contemporaine. Tout ce flot d’association peu à peu pénétrait son œuvre.

Polenov connaissait bien Tourguenev. Son intimité avec lui ne se bornait pas à la vie parisienne, il se voyait lors des séjours de l’écrivain à Moscou. « La poésie de la vie quotidienne » : qu’il exprime avec tant de finesse dans sa prose, trouve une illustration dans les œuvres de Polenov qui, dans le même temps, esquissait la nouvelle tendance

Avec Levitan, élève de Polenov et Savrassov, une nouvelle page de l’histoire de la peinture de paysage en Russie s’ouvre.

Le lyrisme pénétrant des paysages de Savrassov, la tension émotionnelle créée autour de la nature dans le tableau de Vassiliev, la beauté captivante du quotidien chez Polenov- tout ce qui exprimait les différents états de l’âme humaine et du paysage–se trouvèrent pleinement incarné dans les « paysage d’humeur » de Lévitan, souvent investis d’un sens philosophique. Son art couronnait dignement le parcours de la peinture de paysage dans la seconde moitié du XIXe siècle et il y fixa les nouvelles tendances dans la perception de la nature par la génération suivante

Ces paysages, c’est la nostalgie de la perfection que la nature symbolise. Levitan a toujours une religieuse délicatesse à son égard.

Mars, (1895)

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Le Printemps. Grandes eaux (1897) : magnifique toiles « impressionnistes », qui sont pleines de cette musique du renouvellement perpétuel de la vie

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Il pouvait « entendre » et transcrire sur la toile « le vivotement des herbes» écrit Baratynsky. Levitan connait parfaitement la poésie russe et l’aime. Comme le langage poétique, ses rythmes, sa structure très subtile, sa capacité à exprimer l’amour et les nuances des sentiments, ses paysages sont saturés de pensées et de sentiments.

A côté de paysages à la peinture et à l’atmosphère sonore, il produisit des tableaux empreints de réflexion profonde sur le sens de la vie, comme dans Angélus du soir ou le paisible le couvent (1892) :

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Cela ressemble à la pensée de Tchekhov, ami de Levitan qui disait : » quelle vie merveilleuse, poétique, peut-être même simple cela aurait pu être»

Chez le peintre, qui était de nature impulsive et très vulnérable, les périodes de percées lumineuses de la vie alternent avec une vision dramatique voire tragique.Dans la toile épique au-dessus du repos éternel résonne le thème de la mystérieuse incompréhensibilité du monde.

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Pendant la période où il travaillait à cette œuvre il écrivit : « derrière la forêt, il y a l’eau grise, la vie grise (…) Nul besoin de rien ! (…) L’éternité dans laquelle se sont noyées et se noieront encore les générations. »

Cette œuvre est l’emblème sensible des pensées de l’écrivain. Ce paysage philosophique reflète non seulement son état d’esprit, mais aussi les réflexions des personnes de sa génération de cette fin du XIXe siècle, qui tous cherchait douloureusement une réponse à la question : qu’est-ce que l’homme, un petit grain de sable dans l’incommensurable édifice du monde ? Dans trois sœurs : « pourquoi vivons-nous, pourquoi souffrons-nous (…) Si seulement nous savions, si seulement nous savions ! »

Tchekhov et Levitan se rapprochent par leur amitié certes mais aussi par leur méthode de création et leur sensibilité au moindre mouvement de l’âme : ils savent l’exprimer soit avec la concision, la clarté et la précision du verbe soit dans une perfection picturale

« Personne n’a jamais atteint et n’atteindra jamais après lui l’inouïe simplicité du motif à laquelle était parvenu Levitan dans les derniers temps » disait son ami alors que le peintre était déjà mort

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Le crépuscule. Les meules (1900),

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Soirs d’été (1900) sont la meilleure illustration de dire de Tchékhov

Au tournant du XIX° et XXe siècle la peinture de paysage investit de nombreux genres. Le paysage se mit à définir le caractère du tableau de mœurs dont il devint une composante à part égale.

Tolstoï : décennies au bruit tonitruant du quotidien au souffle mortel des villes avec la fumée de leurs cheminées d’usines et les ignobles affaires humaines ><la vie éternellement vivante de la nature « Le printemps (…) La beauté du monde créé par Dieu, donnée pour le bien de toutes les créatures, une beauté qui dispose à la paix, à la Concorde et à l’amour. » Dostoïevski : la beauté sauvera le monde, cette pensée trouve un prolongement dans l’œuvre de Tchekhov, de Korolenko ou de Bounine

Le philosophe Soloviev : d’âme universelle, les visions de l’homme avec univers, perfection du monde. Les peintres adoptent le thème de la sainteté russe. Les nouveaux héros des tableaux sont maintenant ceux qui quittent les vanités du monde : le pèlerin, les moines et ceux qui sont en accord avec la nature et leurs âmes

 

 

Nesterov : peintre qui a une perception aigue de la quête religieuse de L’intelligentsia russe et de la philosophie une nationale-romantique de son temps.

Ses œuvres parviennent à une fusion harmonieuse du sujet, légendaire historique ou de genre, sinon du portrait, avec le paysage

Ils inventent une composition personnelle de paysages. Inimitable, elle est baptisée nestorovienne. Même s’il part d’une image concrète, le paysage a, chez lui, valeur générale au point de devenir symbole de la Russie éternelle. Dans chaque toile, le héros semble se dissoudre dans le pieu silence de la nature, reflet de la vie intérieur de l’homme

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Tout ce qui est du temps, tout ce qui ressort de la vanité est écarté des toiles. Il ne reste que l’homme, en harmonie avec lui-même, avec la nature et avec Dieu.

Vision de l’enfant Bartholomé : les figures de l’enfant et du vieillard, s’inscrivent naturellement dans le paysage, formant avec lui un tout. Le paysage est ici plus caractéristique que jamais. Il donne la mesure de cette vision panthéiste du monde et celle de l’artiste et dont il parle lui-même

Peinture et littérature suive chacune leur voie mais elle se rapprochent si souvent et influent si souvent l’une sur l’autre qu’il est impossible de les dissocier. Elles constituent le flot puissant et uni de la culture russe du XIXe siècle

 

 

Une réflexion sur “Sainte Russie : I) Terre russe : le paysage en peinture et en littérature de Galina Tchourak

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